Le mythe du Land est né après la Seconde Guerre mondiale, dès que le gouvernement britannique encourageait ses industriels à trouver de nouvelles idées pour relancer ses exportations. Maurice Wilks, ingénieur en chef chez Rover, avait remarqué en
effet que la Jeep
s'était rendue indispensable auprès des populations civiles. Il proposa
alors un véhicule utilitaire, à l'aise dans tous les terrains et peu
onéreux parce que sa conception était simple : châssis en échelle, ponts
rigides et carrosserie boulonnée. La pénurie d'acier interdisant la
production d'une telle carrosserie à grande échelle, Maurice Wilks a eu l'idée de se tourner vers l'aluminium aéronautique pour habiller ses châssis. Le,
le premier Land est présenté au Salon de l'automobile d'Amsterdam.
Vieux Land Rover de baroudeur servant d'élément de décor à Disneyland Paris.
En 68 ans de production, le véhicule aux lignes carrées bien connues
des lionceaux et éléphanteaux du monde entier a fortement évolué, tout
en conservant son aspect sui generis : panneaux de carrosserie en
aluminium sur ossature en acier, châssis court ou long, bâché, tôlé,
vitré ou Station Wagon. Il a connu jusqu'à présent quatre générations :
le Série I (1949-1958), le Série II (1958-1973), le Série III
(1973-1983), et les Land Rover 90 et 110, appelés Defender depuis 1989 (1983-2016).
Le dernier Defender est sorti des lignes de productions le 29 janvier 2016 à 10 h de l'usine de Solihull en Grande-Bretagne4.
Séries I
C'est un engin polyvalent dont la robustesse est mise à l'épreuve dans le monde entier. Le mécanisme des moyeux débrayables (free wheeling hubs)
peut s'ajouter en accessoire à la sélection manuelle deux ou quatre
roues motrices, dès 1950. Puis le châssis s'allonge, la cylindrée passe à
2 litres et la puissance à 52 chevaux à partir de 1953, tandis que la
carrosserie à flancs plats demeure inchangée. Le concept et la ligne
générale du Land étaient fixés pour toujours.
Séries II
En 1958, le dixième anniversaire de la marque est célébré par
l'arrivée du Série II. Quoique très semblables à leur prédécesseur, le
88 et le 109 apparaissent mieux finis que les premiers. On note
l'apparition de la carrosserie actuelle, plus volumineuse que la
précédente, avec un renflement latéral sur toute la longueur de la
caisse et une calandre en grillage métallique. Ils sont, en outre, dotés
du 2¼ litres en version à essence ou Diesel, dernière évolution du
précédent 2 litres.
En 1959, le 250 000e Land Rover sort des chaînes de l'usine de Solihull et en 1966, c'est au tour du 500 000e Land d'être fêté.
En 1967, British Leyland, possédant une très grande gamme de
fabricants de voitures britanniques, devient propriétaire de Rover.
Cette même année, le Land 109 est équipé (en option) d'un 6 cylindres
2,6 litres de 83 ch et en 1968, les phares, jusqu'alors placés devant le
radiateur, migrent vers les extrémités d'ailes pour suivre la
législation américaine.
Séries II à la télévision
De 1966 à 1969, des modèles de cette série sont utilisés lors des épisodes TV de la série américaine d'aventures animalièresDaktari.
Séries III
En 1971, le flambeau est repris par le Série III et la 750 000e
unité est produite. Ce n'est pas vraiment une révolution, mais une
sensible évolution avec une nouvelle calandre en plastique, des
charnières plates, une nouvelle planche de bord (les instruments sont
face au conducteur), une nouvelle suspension, boîte de vitesses
synchronisée et un moteur de 2¼ l à 5 paliers qui apporte un réel
agrément (moins de vibrations et moins de bruit) à partir de la fin
1980. Lorsque la production du Série III cesse, en 1983, plus d'un
million de véhicules sont sortis des ateliers de Solihull depuis
l'apparition du Série I en 1948.
Le Santana PS10 Annibal, puis l'Iveco Massif/Campagnola, produit par le constructeur espagnol Santana Motor est un dérivé du Land Rover Serie III, qui avait été produit sous licence en Espagne, par cette
firme.
Land Rover 90 et 110 (Ninety et One Ten), puis Defender
C'est la quatrième et actuelle génération des Land Rover, apparue en 1983-1984, pour remplacer les valeureux modèles Série III.
L'évolution est remarquable par rapport aux Séries III : des ressorts
hélicoïdaux offrent un meilleur confort et une capacité de
franchissement accrue, des freins à disques sont installés à l'avant et
une direction assistée est fournie de série. Esthétiquement, ce modèle
se différence par la calandre, un pare-brise en une seule pièce et des élargisseurs d'ailes à l'avant et à l'arrière. La ligne générale demeure identique au restyling de 1958 et le choix de carrosserie reste le même : bâchée, tôlée, pick-up et station wagon.
Le premier modèle de la gamme fut le châssis long 110 (1983), suivi du châssis court 90 (1984), mais la motorisation conserve les archaïques 4 cylindres 2¼ litres à essence ou Diesel et le V8
3,5 litres. En juin 1984, le Diesel évolue vers un bloc 4 cylindres de
2,5 litres, toutefois, sa cylindrée supérieure ne lui permettait pas de
développer plus que les 67 chevaux de la version 2¼ litres, il
fournissait en revanche légèrement plus de couple. Il a servi de base au
2,5 litres turbo Diesel, installé en octobre 1986. La greffe de ce
turbocompresseur (Garret AiResearch T2) fait passer la puissance du
moteur de 67 à 85 chevaux.
1990 : arrêt du 2,5 l TD
Le tout nouveau moteur 200 TDi ayant fait ses preuves sur le
Discovery dès 1989, il fut implanté avec succès sur le Land en 1990. Le
véhicule en fut métamorphosé et baptisé « Defender ». La souplesse
s'ajoutait à ses qualités de reprises.
En adoptant (en 1994) l'ultime évolution du moteur 200 TDi appelé 300
Tdi, ainsi que la nouvelle boîte de vitesses R380, le Defender à acquis
les qualités d'un véhicule moderne tout en gardant une forte
personnalité. Le moteur est devenu nerveux, la boîte précise et rapide
et la silhouette reste celle du Land, inimitable.